Le Premier ministre a entamé son discours par une longue diatribe visant à rassurer électeurs et élus quant à sa volonté d'imposer une transparence totale dans les relations entre les médias et la sphère politique. "Nous avons des leçons importantes à tirer. (...) Nous devons faire en sorte d'établir des relations plus saines entre la politique et les médias. Jusqu'à ce que ce soit le cas, nous ne pourrons pas traiter des sujets qui importent vraiment : les Anglais, leurs emplois, leur pouvoir d'achat", a déclaré le Premier ministre.
Il a annoncé la constitution d'un panel de juges chargé de conduire une enquête approfondie "en toute indépendance". Ce panel sera composé d'anciens membres de la police et d'anciens hauts dirigeants médiatiques. Il sera conduit par le juge Leverson. "Cette enquête devra prendre en compte non seulement la relation entre la presse, la police et les politiciens, mais aussi les comportements individuels." Elle s'intéressera à toutes les formes de médias : journaux, télévision, Internet. "Il serait naïf de penser que cela ne concerne qu'un seul média ou un seul groupe de médias."
"Mes collaborateurs sont sans reproche"
Le Premier ministre a tenté d'enrayer les rumeurs concernant certains membres de son entourage. "Neil Wallis n'a jamais été employé ni payé par le Parti conservateur." À propos d'Andy Coulson, ancien directeur de la rédaction de News of the World puis embauché par David Cameron, le Premier ministre a déclaré : "Personne ne s'est jamais plaint de son travail à Downing Street. (...) S'il s'avérait qu'Andy Coulson était au courant des écoutes, alors il aurait menti non seulement à moi, mais à la police et devant le tribunal. Cette révélation entraînerait des excuses sincères de ma part, et des poursuites judiciaires."
David Cameron reconnaît qu'il "regrette" sa décision et qu'"avec le recul" il n'aurait pas embauché David Coulson. Il se dit "responsable" et prêt à en prendre la responsabilité. "J'ai pris une décision sur le moment. (...) J'apprends de mes erreurs." David Cameron a ensuite subi le feu des questions d'une assemblée parlementaire particulièrement agitée.
"Je n'ai jamais vu (Rebekah Brooks) en pyjama"
C'est en ces termes que le Premier ministre a choisi de préciser la nature de sa relation avec la direction du groupe News International. Il a assuré que chacune de ses rencontres avec Rupert Murdoch ou Rebekah Brooks avait été annoncée, niant les accusations d'entretiens secrets. Sur sa connaissance et son implication dans les négociations autour du rachat de BSkyB par News Corp, société de Rupert Murdoch, le Premier ministre a déclaré s'être "totalement retiré des négociations". Il dit n'avoir "aucune responsabilité" dans la tournure des évènements.
Consécutivement à l'ébranlement de la crédibilité de son empire, Rupert Murdoch a soulevé la possibilité de retirer l'offre de rachat de News International sur BSkyB. Suivant la logique de l'opposition bipartisane, David Cameron n'a pas manqué de souligner l'implication sous-jacente des gouvernements travaillistes qui ont précédé son mandat, citant nommément Tony Blair et Gordon Brown.
Par : ATHÉNAÏS KELLER
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